Le 2e semestre 2023 marque un tournant pour les éleveurs bovins viande. Après des mois de hausse sur les cotations liée à un marché très dynamique, et nécessaire pour répondre à la flambée des prix des matières premières et de l’envolée du prix de revient, un virage s’est clairement opéré avec une forte pression à la baisse à l’automne dernier, notamment sur le marché de la femelle et du broutard. Pourtant le prix de revient poursuit son augmentation pour les éleveurs bovins viande, du fait notamment de la réforme de la PAC, le prix des matières premières poursuivant sa lente diminution. Plus que jamais, dans ce contexte, il est primordial que les lois Egalim s’appliquent au plus vite, pour donner de la perspective aux éleveurs, avec la prise en compte du prix de revient Interprofessionnel de référence.
Malgré une baisse de l’IPAMPA viande bovine sur la période, des coûts de productions toujours en légère augmentation sur le 2e semestre 2023 !
Après des mois d’inflation, bien que les prix des matières premières aient enclenché leur lente diminution sur l’année 2023 (chiffres de fin décembre 2023 comparés à décembre 2022 ; source : Ipampa viande bovine, RICA 2015, traitement Institut de l’élevage : aliments achetés : -9,8% ; engrais et amendements : -36,6 % ; énergie et lubrifiants : -2,8%), les indicateurs de prix de revient en viande bovine (calculés selon l’accord interprofessionnel en date du 22 mai 2019) augmentent de +0,4% sur le 2e semestre 2023. Cette hausse est conséquente, entre autre, à l’intégration des effets de l’application de la réforme de la PAC, qui implique pour les éleveurs bovins viande une diminution de leurs aides (de l’ordre de 8 centimes/kg).
Des signaux de marché, montrant une offre limitée en animaux
La décapitalisation du cheptel bovin allaitant enclenchée depuis 2016, a été encore la tendance de l’année 2023 : ce sont 98 000 vaches allaitantes en moins en moyenne sur l’année 2023 par rapport à 2022). Alors que la consommation par bilan diminue globalement (-3.5 % à fin novembre 2023 / 2022), avec une diminution plus marquée sur la deuxième partie de l’année, la décapitalisation elle aussi poursuit son chemin (-2.7 % en moyenne par rapport à l’année précédente) et se traduit par la poursuite de la tendance à la baisse des abattages, plus rapide que la baisse de la consommation. Sur 2023, les chiffres le prouvent : -4.92 % d’abattages sur l’année passée VS 2022 (Source : Normabev).
La décapitalisation se traduit également par une baisse des naissances de 141 000 animaux sur l’année 2023 (-4.2%). Cette baisse implique donc une réduction des effectifs d’animaux mis sur le marché. Ainsi, avec l’offre réduite et une demande accrue pour l’engraissement sur le marché français, les exports d’animaux vifs se sont réduits de 7% (tous marchés confondus), passant sous le seuil symbolique du million de têtes exportées. Dans ce contexte, avec une telle réduction de l’offre, et alors que la demande est dynamique, il ne peut avoir qu’un effet favorable sur les cours...
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