Viande bovine : la section bovine FDSEA porte le projet cœur de gamme auprès des distributeurs angevins

Pour la Fédération Nationale Bovine, l'avenir du troupeau allaitant français suppose d'améliorer sa valorisation sur le marché de la consommation. Les éleveurs ont décidé de s'impliquer au niveau de la distribution, condition qui paraît nécessaire au redressement de la filière. Dans cet objectif, la FNB propose aux distributeurs de s'engager pour la création d'un « cœur de gamme allaitant » qui représenterait au minimum 50% du rayon boucherie dans les magasins. « L'objectif de cette démarche est clair : assurer une valorisation du produit permettant de couvrir les coûts de production en élevage et permettant aux éleveurs de pouvoir se rémunérer » a rappelé Alain Denieulle, vice-Président de la section bovine FDSEA et administrateur FNB, « et en contrepartie, approvisionner les linéaires des magasins avec de la viande ayant une garantie de qualité et répondant aux besoins des distributeurs ».

A l'échelle nationale, toutes les enseignes de la distribution ont été rencontrées à plusieurs reprises par la Fédération Nationale Bovine. A l'échelon local, les responsables des centrales d'achats ont également été entendus. Il est désormais nécessaire d'aller sur le terrain et d'exiger la mise en place concrète de cet engagement. Les responsables viande bovine de la FDSEA sont donc allés rendre visite le 22 avril à différents magasins, pour vérifier s'ils ont bien signé l'engagement. 

Les enseignes Carrefour et Leclerc étaient ciblées puisque les moins enclin à avancer sur ce dossier au niveau national. Fait avéré puisque les responsables de magasin n'avaient pas ou peu d'informations sur cette démarche.

Tout d'abord, la démarche a été présentée au directeur du magasin Carrefour grand Maine. Si le directeur s'est dit favorable à la démarche proposée, il a néanmoins précisé que chez Carrefour, qui est un groupe intégré, les décisions se prennent au niveau national et les flux sont descendants. Les responsables FDSEA présents ont donc demandé la « plus grande fermeté dans le compte-rendu qui sera fait au responsable national de Carrefour. Les éleveurs n'accepteront pas que les magasins y soient favorables et que les responsables nationaux ne signent pas. »

Au magasin Leclerc Camus, le cœur de gamme FNB a également eu un bon accueil. D'après le responsable du magasin, « Dans l'enseigne Leclerc, nous avons la possibilité d'être indépendants sur une part importante d'approvisionnements dans nos magasins, et cette démarche correspond à nos demandes vis-à-vis de nos approvisionnements locaux. Nous sommes donc favorables à ce qu'elle soit élargie. » Néanmoins, les éleveurs présents lui ont rappelé que Michel-Edouard Leclerc était moins enthousiaste vis-à-vis de la démarche.

Pour Michel Brossier, membre de la section bovine FDSEA, « les engagements oraux ne suffisent pas. Les éleveurs veulent voir des signatures se concrétiser rapidement, et voir des traductions concrètes de cet engagement en magasin. Les éleveurs viendront vérifier en magasin. »

Pour Frédéric Robert, président du canton de Candé et Pascal Tourneux, responsable viande bovine du canton : « nous voyons disparaître les clôtures dans nos campagnes. C'est une crise sans précédent et une période charnière pour l'élevage de notre département. Ces engagements doivent se concrétiser très rapidement sur les prix et ne pas rester un coup de comm' des distributeurs, sinon la colère des éleveurs pourrait resurgir rapidement ».