Crise porcine : le fonds porcin doit absolument voir le jour

Leur situation continue de se dégrader. Les trésoreries se creusent contraignant un certain nombre d'éleveurs à cesser leur activité et malheureusement, sans un réel sursaut collectif, les arrêts d'activité devraient croître. Les aides FAC et MSA ont permis à ceux qui étaient éligibles aux critères d'alléger leurs trésoreries à court terme mais sans une réelle revalorisation du prix payé à l'éleveur, l'avenir de la production porcine française est compromis.  

Il faut bien être conscient que sans éleveurs, c'est l'ensemble des activités en amont et en aval de la filière qui est voué à disparaître à plus ou moins long terme. Les aides sont une chose mais la survie des éleveurs ne se fera que par les prix !

Encore une fois, des batailles de chapelles, des intérêts personnels et des postures d'entreprises retardent sa mise en place. Dans le discours, tous les acteurs se disent d'accord pour mettre en place un fonds d'urgence de solidarité envers les éleveurs de porcs ; mais dans les actes, l'unité vole en éclat ! Le circuit financier proposé par la FNP et la FNSEA, qui a été validé par les autorités de la concurrence française et européenne, est remis en cause par certains acteurs qui craignent qu'au final, ce ne soient eux qui contribuent à ce fonds. Or aujourd'hui, qui supporte la manque de compétitivité de l'ensemble de la filière ?  Depuis des années, ce sont les éleveurs de porcs seuls qui subissent les pots cassés à cause d'un manque de confiance, de défense d'intérêts personnels, de guerres de chapelles, d'egos surdimensionnés !

A la FNP et à la FNSEA, le travail continue. Le fonds porcin doit voir le jour très rapidement avec pour démarrer, les opérateurs qui ont donné leur accord et en espérant que cela constitue un effet d'entrainement. L'abandon des éleveurs de porc est inenvisageable. Reste à espérer que les autres familles de la filière le comprennent rapidement et réagissent en conséquence.

Dans le contexte actuel, deux voies se dessinent. Soit la France continue dans son déclin et la production porcine sera un marché segmenté, de niches avec la disparition d'un grand nombre d'élevages et d'outils d'abattage ; soit l'ensemble des familles met de côté les intérêts personnels et œuvre pour redonner un avenir à la production porcine française. Plusieurs initiatives sont proposées par le maillon élevage pour sortir de ce marasme ; espérons que l'intelligence l'emportera et que les autres familles de la filière les étudieront au lieu de les torpiller systématiquement. C'est d'ailleurs ce que nous attendons de l'interprofession Inaporc : d'imaginer des solutions collectives !