Crise laitière : la FNPL met les banques devant leur responsabilité

Le Conseil national de la FNPL qui s'est déroulé cette semaine, à Paris, en présence de plus de 100 délégués a rendu possible un long temps d'échange avec les représentants des trois banques (Crédit agricole, Banques populaires et  Crédit Mutuel) et les participants. Ces banques, signataires du pacte laitier de la FNPL en novembre 2014, ont un rôle clé dans la recherche de solutions pour permettre à leur client éleveurs de passer la crise. Alors qu'il est courant, pour un particulier, de renégocier ses taux d'emprunts bancaires cette pratique s'avère beaucoup plus compliqué pour les agriculteurs à qui les banques demandent des garanties supplémentaires. C'est pourquoi, la FNPL a  présenté dès septembre, au Space, un dispositif de garanties avec la Sogal-Socamuel (société de garantie des entreprises laitières et alimentaires) et le concours de la Siagi et de la BPI qui doit permettre aux éleveurs laitiers de renégocier les taux trop élevés des prêts. « Le plan de refinancement et de consolidation des exploitations agricoles » présenté par le gouvernement, le 4 octobre,  prévoit que l'Etat  couvre le coût des garanties en  prenant en charge les demandes faites par les banques jusqu'au 31 mars. 

C'est un dialogue franc qui s'est déroulé lors du conseil national. A force d'exemples concrets et vécus des éleveurs suscitant beaucoup d'incompréhensions face à des situations dramatiques,  les banques ont été mises devant leur responsabilité.  Celles-ci ont déclaré n'avoir à ce jour aucun dossier de refinancement des exploitations à faire remonter à l'Etat comme le prévoit le plan du gouvernement. La FNPL demande, dans ce contexte, au réseau syndical de porter les nombreuses demandes qui sont en souffrance aux agences bancaires sur le terrain. « Cette action collective est indispensable pour faire reconnaître le droit individuel de chaque éleveur d'avoir une réponse satisfaisante de sa banque » a souligné André Bonnard. Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL a salué « l'écoute des banques » pendant ce conseil national et leur a demandé  « de trouver des solutions aux problèmes posés par cette crise ». « Nous croyons à la production laitière et à sa dynamique. Nous avons besoins que nos partenaires y croit aussi » a-t-il conclu.