Billet de Frédéric Vincent, Président de la fédération départementale laitière et Jacques Mousseau, Président de la section agriculture biologique de la FDSEA
Alors que les producteurs de lait bio se trouvent dans une situation inédite et compliquée, avec un volume de production qui continue de croître alors que la consommation décroche, Super U s’est offert une campagne de publicité dans la presse quotidienne régionale pour mettre en avant sa politique prix sur la bouteille de lait bio.
Si on peut se féliciter de voir une enseigne de la grande distribution utiliser une méthode initiée par la Fédération nationale des producteurs de lait « un litre de lait conforme à la Loi Egalim » illustrée par une bouteille de lait avec la répartition de la valeur à tous les maillons de la filière jusqu’au consommateur, force est de constater que dans cette campagne le prix du lait payé au producteur (470 €/1000 L) est insuffisant.
Selon le tableau de bord du Cniel, l’indicateur de prix de revient du lait biologique publié en août 2021 est à 547 euros les 1000 litres toutes primes toutes qualités. Facteur aggravant, ce prix de revient est calculé sur les comptabilités de 2019 et les charges ont fortement augmenté depuis.
La Loi Egalim et la construction du prix en marche avant imposent que le prix de revient des producteurs soit la base de négociation dans les relations contractuelles. Dans ce cas, Super U affiche clairement qu’il ne respecte pas la Loi. De plus, en affirmant que ce lait est bon pour la croissance des producteurs, il s’agit ici d’une publicité mensongère.
En pleine crise conjoncturelle pour les producteurs de lait biologique, Super U cafouille donc dans sa communication.
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