La France connait une situation sanitaire inquiétante depuis la rentrée avec la diffusion de trois maladies vectorielles. Le Maine et Loire n’est pas épargné puisque des foyers de MHE se multiplient. Frédéric VINCENT, éleveur laitier à Avrillé, administrateur FNSEA et FNPL, et Clément TRAINEAU éleveur bovins viande à Neuvy-en-Mauges et administrateur FNB font un point de situation.
Pouvez-vous nous faire un point de situation sanitaire de cette rentrée ?
Clément Traineau : Nous observons une progression rapide et inquiétante des cas de Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) dans ces différents sérotypes (FCO-3, FCO-8), ainsi que de la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE). Ces maladies, toutes transmises par des moucherons du genre Culicoïdes, touchent principalement les bovins et les ovins, avec des conséquences économiques qui peuvent être importantes pour les éleveurs : pertes d’animaux, production réduite, surcoûts sanitaires pour les animaux malades et les mouvements, tâches harassantes pour prodiguer les soins… Pour les trois maladies, il est donc urgent d’agir au plus vite. C’est une course contre la montre qui est engagée. Gouvernement démissionnaire ou pas, la gestion de crise doit être une priorité.
Que préconisez-vous aux éleveurs ?
Frédéric Vincent : Avant tout, nous recommandons en cas de suspicion de faire intervenir le vétérinaire et en cas de positivité d’être déclaré foyer. En effet, à ce stade, la visite vétérinaire, les prélèvements et analyses en laboratoire sont prises en charge et demain, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs exigent de l’Etat qu’il assure l’indemnisation de toutes les pertes. Ce n’est pas acquis, mais dés la nomination d’un nouveau gouvernement nous mettrons la pression pour l’obtenir. Par contre, l’indemnisation ne concernera que les exploitations déclarées officiellement touchées par la maladie. C’est dans ce sens que nous incitons les éleveurs à se déclarer et à se constituer un dossier avec les frais engagés sur l’exploitation. La désinsectisation est un moyen de prévention, ensuite, nous recommandons aux éleveurs de protéger leurs animaux par la vaccination. Même si tous les vaccins n’empêchent pas d’attraper la maladie, notamment pour le vaccin FCO-3, ils protègent les animaux et diminuent les risques de mortalité et morbidité et freinent la diffusion.
Les éleveurs de Maine et Loire ont-ils la possibilité de vacciner leurs animaux ?
Frédéric Vincent : oui, le Maine et Loire fait désormais partie de la zone MHE et de la zone FCO-3, les éleveurs peuvent donc vacciner. Pour la FCO-8, tous les éleveurs français peuvent vacciner préventivement. Néanmoins, nous sommes conscients des problèmes de disponibilité des vaccins. A ce titre, nous mettons la pression à tous les niveaux pour que l’Etat arrête de tergiverser et prenne en charge le financement des vaccins MHE et FCO pour tout le territoire national et passe des commandes de vaccins en masse afin de garantir une disponibilité rapide et en quantité suffisante. L’Etat doit apporter une réponse forte à très court terme mais doit également donner des perspectives de long terme aux éleveurs pour la gestion de ces maladies.
Les maladies vectorielles imposent des contraintes pour les mouvements d’animaux et notamment pour l’export, qu’en est-il des effets sur les marchés ?
Clément Traineau : La position professionnelle est claire. Aujourd’hui, même s’il faut faire des PCR, les situations de blocage des marchés sont derrière nous. Compte tenu des mouvements d’animaux qui restent ouverts, il ne doit donc y avoir aucun impact sur les marchés. Le réseau syndical FNSEA et JA continue à défendre la bonne valorisation des animaux. Les marchés ne doivent pas être déstabilisés dans un contexte où l’offre en bovin est réduite et la demande est active tant en bovins finis que maigres.
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