Alors que les perspectives sur le marché du lait bio sont particulièrement incertaines, la FRSEA Pays de la Loire lance un avertissement : il est hors de question que les producteurs de lait bio soient la variable d’ajustement.
Si le lait bio a plutôt tiré son épingle du jeu durant cette année marquée par la crise Covid-19, de sérieuses inquiétudes émergent à l’approche de l’année 2021.
Certains collecteurs/transformateurs ont indiqué vouloir freiner les conversions en 2021, pour ajuster la production à la demande. Si veiller aux équilibres de marché est important, cela ne peut pas se faire en niant les engagements pris auprès des producteurs bio. De plus, les producteurs de lait bio ne peuvent pas être les seuls à subir les éventuels ajustements. C’est de la responsabilité de tous les acteurs de la filière.
Certains se sont lancés dans une guerre des prix pour tenter de capter des marchés. Tirer les prix vers le bas de cette manière, c’est tuer la filière. Quand est-ce que les opérateurs de l’aval vont-ils le comprendre ? Si la seule solution pour se démarquer, c’est d’être le moins cher, c’est un véritable aveu de faiblesse et c’est faire preuve de sérieuses carences en matière d’innovation.
A l’inverse, d’autres opérateurs font preuve d’excès de zèle. La production biologique est encadrée par un règlement européen et un guide de lecture français. Voici émerger des cahiers des charges imaginés par les opérateurs pour ajouter encore de nouvelles obligations sur les producteurs. Cela ne peut se faire qu’à une seule condition, absolument incompatible avec une baisse de prix : une rémunération complémentaire pour tenir compte d’un coût de production plus élevé. C’est l’esprit de la loi Egalim et elle doit s’appliquer !
« Tout doit être mis en oeuvre pour éviter une crise dans la filière lait bio. Si elle survenait, le lait bio non valorisé serait déclassé et viendrait, par effet domino, déstabilisé le marché du lait conventionnel. Nous serons particulièrement vigilants au comportement et aux décisions des opérateurs dans les semaines à venir. Les producteurs de lait bio n’accepteront pas d’être la variable d’ajustement. » avertit jacques Mousseau, Président de la section agriculture biologique de la FRSEA Pays de la Loire.
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