Les contrôles de la DGCCRF ont fait apparaître, en distribution comme en restauration, un grand nombre d'anomalies par rapport àla réglementation relative àla traçabilité et àl'étiquetage de la viande bovine.
La réglementation européenne adoptée fin 2013 rend obligatoire l'indication des pays d'élevage et d'abattage des viandes de porc, ovins et volaille àpartir d'avril 2015, indication déjàobligatoire pour la viande bovine.
L'enquête de la DGCCRF ciblait particulièrement les GMS, les ventes directes, et les ateliers de découpe ou les grossistes.
L'application d'autres réglementations liées àla viande a ponctuellement été vérifiée : affichage des prix, tarage de la balance utilisée pour les transactions commerciales, bardage, nature des pièces de viande.
En distribution, une réticence àafficher une origine étrangère et une formation insuffisante aux logiciels de traçabilité
Les mentions d'origine obligatoires des viandes n'étaient pas affichées correctement par 27,1 % des bouchers et 12,6 % des GMS. Il s'agit d'absences, d'erreurs ou de tromperies (y compris, en détournant l'usage d'un logiciel, par report des poids d'un lot sur un autre). La réticence àafficher une origine étrangère demeure. Concernant la viande de veau, l'âge de l'animal pourtant obligatoire n'est que rarement indiqué.
Le taux d'anomalies relatives àla traçabilité s'élève à10,8 % pour les boucheries, et 15,2 % pour les GMS qui effectuent encore souvent du pré-emballage pour leur rayon libre-service. Le manque de temps et le défaut de formation aux logiciels de traçabilité de personnels soumis àune forte rotation sont principalement en cause. La viande de réassort est généralement mal tracée.
Il faut noter que la traçabilité s'améliore quand le magasin crée un poste de responsable qualité.
De plus, certaines GMS enfreignent la réglementation relative àla dénomination des morceaux. Les muscles comme « la tranche », les abats de veau, et le remplacement des dénominations par leur destination culinaire (osso bucco, bourguignon, etc.), appellent une vigilance particulière selon la DGCCRF.
Dans l'ensemble du secteur, le taux de suites pénales s'élève à3,9 % pour anomalie de traçabilité et 3,4 % pour anomalie d'étiquetage. Le taux moyen de rédaction d'un procès-verbal atteint 2,7 % pour les abattoirs, ateliers de découpe, commerces de gros, et établissements d'importation et de vente directe.
Un scepticisme des restaurateurs sur l'intérêt des clients pour l'origine du bœuf
Un avertissement a conclu 28,9 % des contrôles de restaurant, et un procès-verbal, 2,8 %. Le taux d'infraction diminue, mais les restaurateurs – mal formés et mal informés dans ce domaine – méconnaissent largement la réglementation. La mention d'une origine qui varie souvent par recherche de prix bas est rarement mise àjour ; nombre de restaurants ne font mention que de l'origine « UE ».
- 5461 contrôles dans 4798 établissements (dont 1750 restaurants)
- 61 mesures de police administratives
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