Viande bovine - Une "ardoise" de près d'un milliard d'euros

La Fédération Nationale Bovine fait un constat accablant d'inertie des pouvoirs publics face à la crise profonde qui dévaste le secteur et mine le moral des producteurs.

• L'effondrement des cours des bovins finis et maigres, amplifié par l'embargo russe et la sortie des quotas laitiers, laissant une ardoise de près d'un milliard d'euros sur un an aux producteurs ? Plusieurs mois après les appels à des mesures de marché, rien ne s'est passé ni à Bruxelles, ni à Paris !

• Les producteurs étranglés financièrement par des années de bas revenus et contraints à des expédients de trésorerie ? Aucune nouvelle du Ministre, ni même de réponse à la proposition FNB d'un audit financier approfondi du secteur.

• Le besoin urgent de règles clarifiées sur la nouvelle PMTVA ? Fin novembre, une situation « au point mort » !...

Certes, les actions impulsées pour le moyen terme finiront certainement par porter leurs fruits. L'axe stratégique « Export pays-tiers »  se trouve enfin reconnu comme levier prioritaire d'avenir. Mais beaucoup reste encore à faire pour trouver une véritable efficacité de « vente de l'offre française » avec une synergie des services de l'Etat et des opérateurs.

La reconquête de la consommation sur le marché intérieur est d'autre part engagée avec le « Mangez français en RHD », suite au laisser-aller des élus par le passé. Et l'objectif d'un plan d'amélioration du traitement qualitatif des viandes en aval de la filière doit aussi y contribuer  Mais il s'agit d'une œuvre de longue haleine !

Or, l'ampleur de la crise actuelle ne permettra pas aux éleveurs de résister longtemps, Il faut en conséquence également fournir des réponses à court terme. Il n'est pas question que les producteurs demeurent les seuls à rechercher, toujours et encore, des progrès de productivité, alors que fournisseurs et abatteurs « se contentent de marger » pour équilibrer leurs propres comptes. A eux également de travailler à améliorer leur compétitivité. Pour les producteurs, la solution immédiate repose sinon sur la suspension des commandes et investissements !

Face à ce problème ultra-prioritaire de trésorerie dans les exploitations, la FNB demande un plan de mesures financières encadré dans un dispositif global (exonération TFNB, prise en charge MSA, « année blanche » sur le remboursement d'annuité,…) afin qu'aucun éleveur ne soit laissé pour compte.