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Viande bovine : c'est l'heure de construire ensemble une nouvelle logique économique de filièreAurélien Teneze
Le 12/06/2015 à 10:26 I
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Envoyer à un ami I Imprimer cet article Pierre Vaugarny, Secrétaire général de la FNB (à gauche) et Jean-Pierre Fleury, Président de la FNB (à droite)
Regards croisés de Dominique BARRAU et Pierre VAUGARNY respectivement secrétaires généraux de la FNSEA et de la FNB à propos de la crise bovine et la mobilisation en cours. A une semaine de la table-ronde, comment appréciez-vous la situation ? Pierre VAUGARNY : remettre sur la table la répartition de la valeur ajoutée de la filière, lorsque le rapport Chalmin montre que c'est plus de 300 millions d'euros qui ont été kidnappés en 2014 par l'aval ne peut se faire que dans le rapport de force. Plus que jamais notre détermination sera indispensable pour retrouver une rentabilité cruellement absente sur nos exploitations. Il faut avant tout des prix rémunérateurs qui permettent de dégager un revenu décent. Ce n'est pas une rente de situation que nous demandons, mais la reconnaissance de nos coûts de production, de la valeur de notre travail et de notre savoir-faire pour assurer la pérennité de nos exploitations et le renouvellement des générations. Il faut redonner un sens économique aux prix ! Dominique BARRAU : d'abord notre aval doit prendre la mesure du marasme dans lequel sont plongés les producteurs de viande. Comme dans d'autres productions agricoles, nous sommes confrontés au déséquilibre croissant de la puissance économique amont-aval. Les lignes doivent absolument bouger si on souhaite conserver notre potentiel de production. Il faut une prise de conscience générale que les choses ne peuvent plus rester en l'état dans nos filières d'élevage. J'en appelle à la responsabilité de tous. Que faut-il faire ? Pierre VAUGARNY : l'ambition d'une filière prospère avec des éleveurs respectés dans leur travail doit être la ligne de conduite de tous, même de nos plus proches opérateurs qui sont trop souvent fatalistes et résignés. Il faut des actes concrets qui donnent des perspectives économiques aux producteurs. Nous sommes en train de vivre la fin d'un système qui consiste à utiliser l'éleveur comme la seule variable d'ajustement de la filière. Il faut redonner de la valeur au produit plutôt que de toujours restés enfermés dans le dogme du prix le plus bas. Voici la seule voie porteuse d'avenir pour les producteurs mais aussi pour la filière qui, dans le contexte des marchés mondiaux, dispose d'un véritable boulevard avec des prix inédits. Dominique BARRAU : les actions que nous allons entreprendre s'inscrivent dans la durée. On ne peut plus accepter l'état de crise chronique de la filière bovine. On ne peut plus supporter que la distribution et la transformation se renvoient la balle. Ils captent et se partagent la valeur ajoutée et la plus-value, que les producteurs, par leur professionnalisme et leur compétitivité, contribuent à créer. La grande distribution s'organise en centrale d'achat, véritable cartel qui écrase les négociations commerciales. Les opérateurs sont trop souvent dans une logique de libération des volumes. Il est urgent que l'on résonne création de valeur, sachant que le marché est porteur et dynamique. L'heure est à construire une nouvelle logique économique basée sur la mise en œuvre de la valorisation maximale de nos productions. Faut-il passer à l'action ? Pierre VAUGARNY : oui, bien évidemment. Et j'appelle les éleveurs dans les prochaines heures à prendre contact auprès de leur réseau syndical et à s'engager dans des actions fortes auprès des entreprises d'abattage. Dominique BARRAU : partout sur le territoire, des actions fortes de blocages sont en cours. C'est une première étape qui en appellera d'autres. L'enjeu est bien celui de l'avenir de bon nombre d'exploitations françaises. Notre combat n'est pas un simple combat corporatiste. Rappelons que 15% des emplois en France, dépendent de l'agriculture. Dominique Barrau, Secrétaire général de la FNSEA Ecrire un commentaire |
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