Le groupe lait JA Bretagne et JA Pays-de-la-Loire a décidé de mener un travail de comparaison des projets des laiteries pour l'installation dans la nouvelle ère sans quota qui vient tout juste de débuter. Ce travail n'est pas exhaustif, il se base sur les projets des laiteries dont nous avons eu connaissance : Agrial, Eurial, Sodiaal, Terrena, Bongrain et Lactalis.
Il y a bientôt un an, JA Bretagne
et Pays-de-la-Loire invitaient les représentants de Coop de France Ouest et de
la FNIL Ouest pour leur présenter les propositions JA pour l'installation dans
le post-quota. Certaines propositions ont été entendues, rapide tour des
différents points importants pour JA.
Des jeunes formés
JA défend que les jeunes s'installant
justifient d'un diplôme agricole de niveau IV et de la participation au Plan
Professionnel Personnalisé (PPP). Ces deux éléments sont un gage de réussite
pour les jeunes. Quelques entreprises comme Eurial ou Agrial font référence ÃÂ
ce niveau IV de diplôme, Eurial demandant même que le porteur réponde aux
conditions d'éligibilité aux aides àl'installation, donc au PPP. De plus, JA
salue la mise en place d'un crédit formation àdestination des jeunes
agriculteurs par Sodiaal àtravers sa Sodiaal Box et les 10 jours de formation
proposés par Bongrain.
Un Plan d'Entreprise validé
Le Plan de Développement de
l'Entreprise (PDE) est devenu le Plan d'Entreprise (PE) depuis le 1er
janvier 2015. JA demande que tout jeune réalisé ce PE qui lui permet de se projeter
sur 5 ans et de vérifier la viabilité du projet d'autant plus que le nouveau PE
apporte plus de souplesse en supprimant les fiches annuelles de suivi et en
réduisant les cas où un avenant est nécessaire.
La plupart des entreprises
demandent une étude économique, plus ou moins détaillée, mais aucune ne fait
référence au Plan d'Entreprise. Pour JA, le PE laisse plus de liberté au jeune
car l'étude n'est pas réalisée par une entreprise partie-prenante (banque,
laiterie) dans l'installation. Le PE est un outil commun qui doit être utilisé
par tous. Eurial et Agrial demandent au jeune de mettre en place une GTE Lait,
élément intéressant pour les JA àcondition que les résultats de ce suivi
restent au niveau de l'exploitation du jeune.
Un contrat spécifique jeune
Les premières années
d'installation ne sont jamais faciles, les investissements sont importants et
l'assise financière et technique n'est pas encore bien formée. Il est donc important pour JA que les jeunes
installés, sous réserve d'un niveau de formation et d'un PE validé puissent
bénéficier d'un contrat spécifique jeune comprenant plusieurs points :
-
Un contrat
plus long. La loi d'avenir agricole introduit le fait que les jeunes
peuvent bénéficier d'un contrat de 7 ans. Seule l'entreprise Bongrain y fait
référence dans son projet. Pour JA, un contrat plus long est une garantie que
le jeune apporte en plus auprès de ses financeurs notamment.
-
La
possibilité pour le jeune de produire 100% de son volume en prix A (si
double-prix, double-volume mis en place).
Eurial et Terrena intègrent le volume B produit sous les quotas dans le
volume A àpartir du 1er avril 2015. JA regrette qu'aucune
entreprise pratiquant le double-volume double-prix n'a annoncé que les volumes
àl'installation seraient intégralement au prix A.
-
Laisser 3
ans au jeune installé pour atteindre son volume contractualisé ceci afin de
ne pas pénaliser le jeune lors de sa phase de développement de son
exploitation. Les entreprises Agrial, Eurial et Terrena ont repris cette proposition.
-
Insérer
une clause de maintien de marge permettant au jeune installé de moins subir
la volatilité des prix durant les 5 premières années. L'entreprise Bongrain a
sorti un mécanisme qui va en ce sens en reprenant le ratio coût
alimentaire/prix du lait avec un seuil de déclenchement d'une aide de 10€/1000
litres (plafonnée à15€/1000 litres annuel sur 500 000 litres).
Des volumes cohérents pour des exploitations vivables et
transmissibles
JA Bretagne et Pays-de-la-Loire a
défendu que le volume soit dépendant du projet du jeune tout en étant vigilant
que cela reste vivable pour le porteur de projet. Certaines annonces de
laiterie proposant des volumes importants font craindre aux JA sur l'aspect
vivable notamment lorsque les jeunes s'installent dans des sociétés où les
associés sont proches de la retraite. JA Bretagne et Pays-de-la-Loire salue le
fait que certaines entreprises, comme Agrial ou Lactalis, propose des volumes
supplémentaires aux jeunes installés lors de la dernière campagne sous les
quotas mais regrette que Lactalis fractionne les volumes jeunes installés
octroyés en 2 fois 100 000 litres
au lieu de proposer directement 200 000 litres et en laissant 3 ans pour
les atteindre.
Financement de l'installation
La taille des exploitations
augmentant, le coût d'installation d'un jeune en individuel en installation
aidée spécialisée lait a été plus que multiplié par deux en 12 ans, passant de
178 000 € en 2001 à379 000 € en 2013 (Source :
EOLOAS).
Cette augmentation des coûts peut
être problématique pour un certains nombres de jeunes. Toutes les initiatives
en faveur d'un appui au financement de l'installation, sous réserve que cela
n'entrave pas la liberté de l'agriculteur, sont àencourager.
JA Bzh/PdL salue l'initiative de
Sodiaal de mettre en place une aide àl'acquisition du capital social via la
Sodiaal box et celle de Bongrain de proposer une garantie bancaire auprès d'un
fond extérieur.
Maud BERTRAND – JA
Bretagne
Article paru dans Terra, n°478 semaine du 24 avril.
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