La situation des producteurs de porcs est difficile. Les éleveurs de porcs font face à des problèmes de trésorerie majeurs depuis la flambée des matières premières de 2007-2008. Début 2014, les indicateurs de marché semblaient enfin prêts à passer au vert. C´était sans compter sur l´embargo russe sur les produits porcins européens à cause de quelques cas de Peste Porcine Africaine (PPA) sur des sangliers en Lituanie et Pologne, non loin de la frontière biélorusse !
Un prétexte sanitaire à un jeu politique difficile à suivre. En effet, que représentent 4 cas de PPA pour la Russie qui en a déclaré depuis 2007 à l´OIE plus de 350 sur son propre territoire ?? Malheureusement, les négociations entamées entre la Russie et la Commission européenne n´aboutissent pas, complexifiées diplomatiquement par la crise ukrainienne actuelle.
Or, pour les opérateurs européens, et en particulier les éleveurs de porcs, les conséquences du blocage sont affolantes ! Actuellement, les coûts de production sont nettement supérieurs aux prix de vente. En France, le prix payé au producteur, au lieu d´amorcer une tendance haussière comme le laissait présager le marché, a chuté depuis le début de l´embargo. Il s´établit autour de 1,40 EUR/kg quand le coût de production tourne en spot autour de 1,60 EUR/kg carcasse. Il manque 20 cts/kg ! La baisse qui se poursuit au cadran est un désastre et il est urgent de retrouver un accès au marché russe.
Pour rappel, la France exporte environ 70 000 tonnes par an vers la Russie, c´est notre deuxième destination à l´export Pays Tiers, après la Chine.
D´après les informations qui circulent et selon les autorités sanitaires russes, l´embargo UE pourrait durer encore de 2 Ã 3 mois !! Dans ce contexte, des mesures de régionalisation de l´Union Européenne sont indispensables pour débloquer plus rapidement certaines zones ou pays.
La DGAl a préparé des échanges bilatéraux pour proposer à la Russie de modifier les certificats sanitaires en y introduisant la garantie que les viandes exportées depuis la France sont issues de « porcs nés, élevés et abattus en France ». Dans le contexte de la crise ukrainienne, la partie est maintenant politique pour une démarche de la part du plus haut sommet de l´Etat français.
Nous attendons plus que jamais le feu vert aux discussions bilatérales pour sortir de l´impasse. La démarche « Viandes de France » lancée début février, et en particulier « Le Porc Français » doit être une garantie à l´export, mais aussi dans les linéaires pour marquer la solidarité de la filière.
La section porcines de la FDSEA 49 a demandé rendez-vous au Préfet, pour porter les préoccupations des éleveurs et leur impatience à ce que la situation se débloque dans les plus brefs délais. Par ailleurs, la FNP encourage des déplacements de délégations en GMS pour des contrôles de l´identification de l´origine des produits porcins afin de dissuader les approvisionnements à bas prix.
Source : FNP
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