Nuit verte : Reconnecter les agriculteurs avec les Parisiens

Après une première édition réussie en 2012, les agriculteurs de la FNSEA Nord Bassin parisien (FRNBP) ont souhaité réitérer l´évènement cette année en étendant la Nuit Verte sur deux jours, du vendredi après-midi au samedi soir, moyen de bénéficier également d´une « fenêtre météo plus large », selon Luc Smessaert, président de la FRNBP. Si la pluie est tombée par intermittence, le temps changeant n´a pas empêché les Parisiens et les touristes de parcourir les stands installés dans les jardins du Trocadéro, où des professionnels français mais aussi africains vendaient leurs produits du terroir. Plus de 1 500 agriculteurs étaient présents sur les deux jours pour échanger avec les visiteurs, des professionnels pas forcément rodés aux actions syndicales et qui souhaitaient simplement faire découvrir leurs pratiques. Pas de grands discours donc, mais la démonstration concrète que l´alliance entre agriculture et biodiversité est une évidence au coeur des territoires, à travers la présentation d´expériences issues des exploitations de la région. La France possède une grande diversité d´espèces animales et végétales qui font la beauté de ses paysages, explique Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, ajoutant que « cette richesse existe aussi parce que les agriculteurs l´ont préservé ». Pour Luc Smessaert, « la biodiversité est ce qui nous permettra d´exister encore demain, notamment sur le marché ». « La vie du sol est très importante pour les exploitants, nous sommes les premiers concernés », témoigne-t-il.

Un objectif : vulgariser

Le problème, ajoute encore Luc Smessaert, c´est qu´« il y a les diseux et les faiseux, ceux qui parlent et ceux qui agissent ; nous on fait beaucoup, mais on ne le dit pas assez ». La Nuit verte est donc un pont, éphémère, vers les consommateurs en demande de ces relations avec les agriculteurs qu´ils connaissent de moins en moins à mesure que l´urbanisation progresse, et de plus en plus attentifs à la façon dont sont produits les aliments. L´accueil enthousiaste qu´ils ont fait à la parade des chars départementaux, venus s´installer en amont de l´évènement, en est une preuve. L´effort de vulgarisation était la véritable préoccupation des organisateurs qui ont fait le maximum pour s´adresser à tous les publics et à toutes les générations. La Nuit Verte se voulait « plus pédagogique et plus festive tout en gardant l´esprit de la première édition », affirme Philippe Meurs, président du comité de pilotage de l´évènement. Sur ces deux points, les attentes auront été comblées : Frédéric Courant, de l´émission pour enfants « C´est pas sorcier », animait l´évènement sur la grande scène quand cette dernière n´accueillait pas les débats sur l´évolution de l´agriculture dans le monde, la biodiversité ou encore la responsabilité sociale des entreprises, retransmis par TV Agri et Campagnes TV. Pour l´amusement des petits citadins, la mini-ferme située en contrebas abritait les animaux traditionnels, avec des races parfois plus originales comme le boeuf Highland ou la poule Sabelpoot. Et pour le côté festif, une flash-mob des agricultrices de la Somme a donné le ton dès le vendredi soir. Dans une ambiance world (Fantani Touré) et électro-pop (Cutkiller, Synapson), le concert de clôture a réuni un public nombreux que l´évènement aura sensibilisé au fait que la biodiversité reste partie intégrante de l´agriculture. Une agriculture encore, selon les mots de Luc Smessaert, « métier de l´avenir plus que du passé ». Forts de cette certitude, les organisateurs souhaitent faire de la Nuit verte « un rendez-vous qui s´inscrit dans le temps », comme annoncé par Philippe Meurs, tous les deux ans avec, toujours, un thème fédérateur lié à l´environnement.