Le syndicat agricole allemand DBV a réagi la semaine dernière face aux annonces de la ministre du Travail allemande de mettre en place un Smic en Allemagne qui s´appliquera à tous sans exception. Le syndicat a déclaré qu´il ferait pression sur le Gouvernement pour que les saisonniers n´entrent pas dans le champ du salaire minimum, le 1er janvier prochain.
Il n´est pas acceptable qu´une telle exception voit le jour ! Depuis plus de 15 ans, la France subit une distorsion de concurrence étouffante en matière de coût du travail, notamment face à son voisin allemand, pour qui le coût de la main-d´oeuvre reste deux fois moins élevé qu´en France (6 EUR en Allemagne contre 12,5 EUR en France). Il n´est pas tolérable que l´Europe se fonde sur le dumping social !
Il est primordial pour l´agriculture qu´un salaire de 8,5 EUR s´applique aux saisonniers allemands qui représentent 90 % des actifs du secteur de production légumière. Remettre en cause l´application du Smic aux saisonniers reviendrait à ignorer le principe d´un marché équitable. Or, c´est tous les fondements du marché communautaire qui se trouvent biaisés par ces agissements.
Par ailleurs, n´oublions pas que les saisonniers allemands fournissent un travail et méritent d´être rétribués à la hauteur de ce qu´ils ont réalisé. Or, en créant une telle exception, c´est le principe d´égalité de traitement des salariés qui est remis en cause sans aucune légitimité !
Enfin les discussions sont aujourd´hui au niveau du Smic, il faudra un jour que l´Allemagne ouvre les débats sur la protection sociale de ces salariés ...
Denis Digel, Secrétaire général de Légumes de France - Source Actuagri
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