Les adhérents de l'OP « Les laitiers du Val de Loire », livrant à la laiterie Tessier, se sont réunis la semaine dernière pour échanger sur les dossiers d'actualité.
Prix du lait : les producteurs ne bénéficieront pas entièrement de la bonne tenue des marchés
Après avoir fait un point complet sur la conjoncture, le prix du lait payé par l'entreprise Bongrain pour la fin d'année 2014 a fait longuement débat. En effet, depuis le mois d'octobre, l'entreprise a imposé unilatéralement une baisse de prix appelée « écart de compétitivité » pour se caler sur son environnement concurrentiel. Une baisse de 13,87 euros/1000 litres a été appliquée en octobre et 16,40 euros en novembre. Pour le mois de décembre, l'entreprise annonce un montant encore supérieur. Les adhérents de l'organisation de producteurs ne comprennent pas qu'une entreprise, qui se positionne sur des produits à forte valeur ajoutée, ne résonne son prix payé au producteur qu'en s'alignant sur le concurrent le moins disant. « Nous sommes extrêmement déçus du comportement de l'entreprise, notamment dans l'application de la relation contractuelle. Quel crédit à donner à la parole de l'entreprise ? » s'interrogent-ils.
Le défi des producteurs de lait pour l'avenir sera la volatilité des prix. Ils s'interrogent légitimement sur cet avenir puisque lors des années favorables, ils ne bénéficient pas de l'entière valorisation de leur lait. Comment pourront-ils, sans trésorerie, affronter les années où la conjoncture sera difficile ?
Fin des quotas : une demande en volume raisonnable
L'organisation des producteurs a réalisé au mois de juin une enquête auprès de ses adhérents sur les projets de demande de volumes sur les exploitations dans les 3 ans à venir. Le bilan de cette enquête, à laquelle plus de 80% des adhérents ont participé, montre des demandes en volume raisonnables. En effet, il existe quelques projets de développement d'exploitations dans les années à venir, mais un nombre important de producteurs souhaitent avant tout optimiser leur outil. La main d'œuvre, le foncier et les normes environnementales sont des facteurs limitants au développement des exploitations, mais le facteur « prix du lait » est le facteur qui ressort de manière unanime.
Pour Maryline Ménard, Présidente de l'organisation de producteurs « les résultats de l'enquête pourraient être très différents dans le contexte de prix actuel. L'entreprise devra donner des signaux positifs aux producteurs pour qu'ils aient des projets d'avenir. »
Les adhérents à l'organisation ont eu également, lors de cette réunion, une présentation « en avant première » des futures règles de gestion et d'attribution des volumes pour l'après quotas.
« Les Organisations de producteurs sont jeunes et dans une phase de construction. La construction est difficile sur la négociation du prix mais a été constructive et en partenariat avec les OP pour la futur gestion des volumes. Même si tout n'est pas encore parfait, les producteurs doivent rester unis et se regrouper en organisations de producteurs pour rééquilibrer le rapport de force face aux entreprises » conclue Maryline Ménard.
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