Conditionnalité de la Pac : faut-il planter des haies ou les arracher ?

« Augmentez vos surfaces en éléments topographiques (haies, arbres, mares, jachères, bandes tampons...) pour préserver la biodiversité, mais retirez-les de vos surfaces déclarées ». C´est en substance le message adressé par l´administration aux agriculteurs, dans ce projet d´arrêté BCAE. En effet : d´un côté les exploitations doivent avoir au moins 5% de surface en équivalent topographique. De l´autre : le projet d´arrêté interdit de déclarer plus de 5% d´éléments topographiques dans la surface d´un ilot de parcelles. Des messages pour le moins contradictoires, à l´heure où la protection de la biodiversité est considérée en France comme une priorité.
Autre exemple d´aberration : des contrats (Mesures Agro-Environnementales) sont proposés depuis plusieurs années aux agriculteurs dans les zones Natura 2000 pour entretenir des prairies vouées à la friche, et les valoriser. Ceci permet à la fois de préserver les paysages bocagers dans les basses vallées, et de soutenir les élevages de ces secteurs. Or les modalités d´entretien des terres incluses dans le projet d´arrêté BCAE excluraient ces parcelles des surfaces éligibles à la PAC, donc les condamneraient à revenir en friche.

Le « choc de simplification », ce n´est apparemment pas pour tout de suite !
Réunie en conseil d´administration le 14 mars, la FDSEA dénonce ces contradictions. Elle a, dès le 13 mars, demandé à la Direction Départementale des Territoires des modifications de l´arrêté BCAE, pour obtenir un cadre réglementaire cohérent.