Près de 150 éleveurs étaient présents pour assister à l´assemblée générale de l´association ligérienne, section de l´APLBL, organisation de producteurs Lactalis Bretagne Pays de Loire.
Sur la conjoncture, Patrice Guillou, représentant de l´entreprise Lactalis, est resté optimiste : « la demande est forte sur les marchés, notamment par les pays émergents, il n´y a pas de raison de penser que les cours vont s´effondrer ». Il temporise cependant ces propos par l´évolution de la collecte en hausse dans le monde dans les mois qui viennent, qui, même si certains continents commencent à être affectés par des évènements climatiques, pourrait avoir des conséquences sur les marchés.
Concernant le prix du lait, le débat avec les producteurs a été beaucoup plus agité. Selon Patrice Guillou, pour Lactalis, le débat sur le prix du lait 2013 est clos. Pour 2014, l´entreprise s´engage à une application stricte des indicateurs mais en mettant en place un système de lissage (ajustement conjoncturel ou de saisonnalité). Les producteurs ont déjà pu voir un prélèvement de 15 euros sur janvier et février reportés sur juillet et août. « à somme égale pour les producteurs » précise-t-il. Les reports seraient de 30 euros pour le mois de mars reportés sur les mois de septembre et octobre (15/15), et de 10 euros en avril reporté en novembre.
Les producteurs présents considèrent ces reports comme une avance de trésorerie à l´entreprise et ils ne l´acceptent pas. D´autant plus qu´il n´y a aucun engagement ferme de l´entreprise à respecter les indicateurs de marché sur les périodes de report. « Est-ce que l´entreprise Lactalis s´engage à respecter les indicateurs jusqu´Ã la fin de l´année ? » demande Dominique Godard, Président de l´association ligérienne. « Tout dépend de l´environnement concurrentiel » lui répond Patrice Guillou.
Les éleveurs présents à cette assemblée repartiront sans réelles perspectives de prix pour l´année 2014, sauf sur les sommes prélevées sur leur paye de lait en ce début d´année.
Gestion des volumes à partir de 2015
Lactalis maintient sa position sur la maîtrise de la production en lien avec l´évolution des marchés et souhaite qu´entreprise et organisations de producteurs travaillent sur la gestion des volumes. Selon Patrice Guillou, les volumes contractuels de 2015 seront basés sur les dernières références notifiées par FranceAgriMer, mais nous devons travailler avec les organisations de producteurs pour l´installation des jeunes, point prioritaire, et les demandes d´évolution de volumes.
Questions à Dominique Godard, Président de l´association Ligérienne
Dans quel contexte s´est déroulée cette assemblée générale ?
En 2013, nous avons connu un prix moyen du lait à des niveaux jamais atteints, mais inférieur aux prix pratiqués dans les pays voisins. Pour les producteurs français, les résultats économiques ont été tout à fait ordinaires avec des trésoreries en situation délicate. C´est d´autant plus vrai pour les producteurs Lactalis qui se trouvent avec un prix inférieur à la moyenne annuelle de 4 euros/1000L. La conséquence, c´est une perte économique mais surtout une perte de confiance envers l´entreprise qui n´a pas respecté le contrat. Tout ceci dans une ambiance conflictuelle et sans réel dialogue.
Comment redonner confiance aux producteurs ?
Par un prix du lait qui se calcule à partir de la lecture des marchés (indicateurs interprofessionnels) et non en se comparant aux autres entreprises, ou un prix qui découle du dysfonctionnement de la filière.
Par la reconnaissance des producteurs comme partenaires à part entière dans une relation de négociation. Et pour les producteurs, seule une organisation collective peut être le garant d´un traitement équitable et en toute transparence. Un producteur seul face à son entreprise, quel que soit son volume de production ne pèsera pas lourd. C´est uniquement en adhérent aux organisations de producteurs que leurs intérêts pourront être défendus au mieux. C´est dans ce cadre que doit être définie une gestion collective des volumes, point essentielle pour l´avenir des producteurs.
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