Autonomie alimentaire et prix : les maîtres mots de la performance économique
Vendredi dernier, les membres de la section agriculture biologique de la FDSEA ont analysé et débattu sur les filières AB, Ã partir des repères techniques et économiques publiés par la chambre d´agriculture, les réseaux d´élevage et l´institut de l´élevage. En viande bovine, les producteurs constatent que les prix sont insuffisants pour rémunérer correctement leur travail, et que les exploitations sont très dépendantes des aides. Les écarts de prix entre conventionnel et biologique sont irréguliers, ce qui pénalise la filière. Les résultats techniques des élevages sont en moyenne proches des élevages herbagers conventionnels, avec des animaux un peu plus légers (même si des progrès sont observés depuis quelques années sur ce point). Des écarts de revenus importants entre exploitations sont constatés, en fonction du système fourrager, des débouchés...
Le prix du lait, quant à lui, fluctue en parallèle du prix conventionnel, en maintenant un écart d´environ 50EUR par 1 000L. La demande en lait biologique augmente fortement, aussi bien en France qu´Ã l´exportation : le marché se montre donc porteur pour les prochaines années. Au niveau technico-économique : les exploitations en AB dégagent une marge brute par litre de lait nettement supérieure (de plus de 100EUR / 1000L) aux conventionnels, et des charges opérationnelles inférieures. Mais étant donné la plus faible productivité, les revenus disponibles sont équivalents.
Vincent Houben, de la chambre d´agriculture, conclue « les éléments déterminants pour les résultats économiques des exploitations d´élevage sont l´autonomie alimentaire, et la qualité de l´alimentation, notamment l´équilibre délicat entre protéines, énergie et fourrage ».
Future PAC : des changements importants en AB
En 2015, adieu DPU, PMTVA, aides à la conversion et au maintien dont les agriculteurs biologiques bénéficient encore cette année. Elles seront remplacées par des DPB (droits à paiement de base), aide verte, aides couplées. Sur le premier pilier, les montants d´aides de chaque exploitation peuvent soit augmenter soit diminuer progressivement, en fonction du point de départ (DPU, PMTVA), du nombre de vaches présentes, du nombre de parts PAC et des surfaces en protéagineux (qui bénéficieront d´une aide couplée).
Les aides à la conversion et au maintien, qui passent sur le second pilier (géré par le conseil régional) sont moins précises à ce jour. Le conseil régional évoquait initialement une aide au maintien limitée à 5 ans (après la fin de la conversion), contre l´avis de la profession. A ce jour la décision définitive n´est pas connue. Christian Huet, président de la section : « Ces orientations seront cruciales pour le développement de l´AB et le maintien des exploitations dans la région. Nous réaffirmons notre opposition à tout dispositif (limitation dans le temps ou zonage) qui induirait des distorsions entre exploitations biologiques. »
Pour en savoir plus :
- Sur les revenus en AB dans la région : Anjou Agricole du 14 mars
- Sur les résultats des réseaux d´élevages bovins lait et bovins viande : http://www.paysdelaloire.chambagri.fr rubrique « publications », mot clé « repères »
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